Le sommeil du tout-petit fascine, questionne, et parfois inquiète. Il ne suit pas un rythme d’adulte, et c’est normal. Pour accompagner sereinement son enfant, il est utile de comprendre comment évolue le sommeil dans les premières années de vie.
👩🌾 L’évolution du sommeil chez le bébé puis chez l’enfant
Dès la naissance, le sommeil du nourrisson se construit par étapes. Il dort beaucoup (jusqu’à 16-18h par 24h) mais en périodes très courtes. Les cycles de sommeil sont courts (env. 50 minutes) et les phases de sommeil paradoxal (agitation, mimiques, mouvements) sont plus longues. ces deux phases peuvent se succéder sans réveil de l’enfant.
Vers 3 mois, les rythmes jour/nuit commencent à se structurer, sous l’effet de l’alternance lumière/obscurité et des routines de la journée. Entre 6 mois et 2 ans, le sommeil devient plus stable, mais les réveils nocturnes restent fréquents. Les terreurs nocturnes, les peurs et les cauchemars peuvent apparaître vers 2-3 ans.
Chez l’enfant plus grand, les cycles s’allongent (90 min) et la durée de sommeil recommandée reste élevée : 11-14h par jour jusqu’à 5 ans environ.
🚋 Le train du sommeil
Pour expliquer le sommeil aux parents ou aux enfants, on parle souvent du « train du sommeil ». Chaque wagon représente une phase : somnolence, sommeil lent, sommeil profond, sommeil paradoxal. Le train passe à intervalles réguliers. Si l’on rate une occasion de monter dans le train (signe de fatigue ignoré, écran, excitation), il faut attendre le prochain passage … et c’est souvent là que les endormissements deviennent difficiles.

💭 Les signes de fatigue chez le nourrisson et l’enfant
Savoir repérer les signes de fatigue est essentiel pour ne pas rater le train du sommeil :
- 😴 Bébé qui bâille, se frotte les yeux
- 🙄 Agitation soudaine, pleurs sans raison apparente
- 🤪 Regard fuyant ou regard fixe
- 🌞 Excitation excessive, rires « nerveux »
Chez les nourrissons, l’endormissement peut aussi masquer un autre besoin : la faim. Un bébé qui semble dormir mais qui bouge, fait des bruits de succion, ou se réveille fréquemment peut en réalité avoir besoin de téter. Il est important d’observer ses signaux avec attention.
❤️ L’importance du rituel
Les enfants aiment la répétition, car elle rassure. Un rituel du coucher stable (ex. : bain, histoire, calin, musique douce) permet de sécuriser l’enfant, de préparer son corps et son esprit à s’endormir. Le coucher devient alors un moment prévisible, apaisant. Le rituel peut être très court (10-15 minutes) mais doit toujours être évoqué avec calme, sans menace, ni « compte à rebours » anxiogène.
🔍 L’impact des écrans sur le sommeil
Les écrans (télé, tablette, smartphone), même en fond sonore, ont un impact mesurable sur la qualité du sommeil :
- 💭 la lumière bleue retarde la production de mélatonine (hormone du sommeil)
- ⚡ les contenus stimulants surexcitent le cerveau
- 😫 le coucher est souvent retardé ou perturbé
❌ Les enfants de moins de 3 ans ne devraient pas être exposés aux écrans, notamment avant le coucher. Cette mesure est désormais interdite dans les lieux d’accueil depuis le décret de juillet 2025.
🚶♂️ Accompagner en douceur
Le sommeil ne se « dresse » pas : il s’accompagne. À chaque pleur, éveil ou régression, il y a un message. Répondre avec présence, sécurité et cohérence aide l’enfant à s’approprier son rythme et à dormir de mieux en mieux. Des outils comme l’observation, le portage, la tête au calme, les routines ou le cododo (sécurisé) peuvent faire partie d’un accompagnement respectueux du sommeil. En tant qu’adultes, notre rôle est de créer un environnement propice à la sécurité affective, à la détente, et à l’écoute des besoins. Le sommeil en est un, fondamental.